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Mon histoire : de l'intime à l'universel

Le 8 Mai 2015,

ma première vie s’est arrêtée.

Mon père est mort, brutalement.

Avec lui, tout a basculé.

 

A l’annonce de son décès,

mon corps est traversé d’un cri que je n’oublierai jamais :

celui d'une souffrance qui exultait l’impossible,

le déchirement profond qui annonçait déjà sa suite :

l’effondrement de ma vie telle qu’elle était,

et telle qu’avec mon père, ce pilier,

elle aurait dû être.

J’ai compris sans comprendre ce jour-là

l’essence même de la Vie :

Rien ne dure,

tout finira par s’arrêter,

un jour.

Dans le taxi qui me ramenait de l’hôpital

où je venais de voir son corps déjà froid,

 

tous ces moments de ma vie

où mon père ne serait plus là

se sont mis à défiler :

 

mon prochain anniversaire sans lui,

mon diplôme sans lui,

mon mariage sans lui,

l’arrivée de mes enfants sans lui…

 

Avec sa mort, toutes les trajectoires de ma vie

qui semblaient tracées se sont effacées.

 

Et l’identité que je m’étais construite,

sur laquelle reposait

mon sentiment même d’exister,

a volé en éclat.

 

Comment ai-je fait pour ne pas devenir folle ?

Seule la complexité de l’humain,

et de ses protections auto-enclenchées,

pourrait nous le dire. 

9 années de reconstruction ont alors commencée.

9 années durant lesquelles je vais 

 

tenter coûte que coûte de garder intactes

les dernières bribes de ma vie d’avant

qui me semblaient pouvoir continuer :

une année d’étude prévue à l’étranger,

mon diplôme de psychomotricienne obtenu avec mention,

mon premier poste sur-mesure pour accompagner des adolescents

en apparence bien plus souffrants que moi, …

C’est simple,

sa mort a tout fait exploser.

 

Il m’a alors fallu les 5 années suivantes pour

 

accepter de TOUT lâcher :

mes certitudes,

mes croyances,

mes représentations,

mes repères du passé, …

 

et pour patiemment

renouer avec chaque partie de moi

qui avait été éprouvée,

fragilisée et marquée au fer rouge

de la perte d’espoir totale

et de la souffrance sans nom

d’une absence qu’on ne peut accepter.

Jusqu’au jour où…

Les rêves,

les rêves de l’enfant que j’avais été,

sont revenus.

Et puis 4 ans après,

vivre l’effondrement de ces illusions,

lorsque je déménage et m’arrache

à ces derniers fils qui me retenaient :

crise anorexique et idées suicidaires m’assaillent,

alors que je fais face à une remontée de souvenirs traumatiques

bien antérieurs à la mort de mon père.

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Et avec eux un engagement

qui venait répondre à la question

qui me taraudait : 

 

 Si tout peut s’arrêter du jour au lendemain,

que vais-je faire des jours qu’il me reste ?

 

 

Je choisis dès lors de VIVRE

et de me recréer une vie qui fasse honneur

à celle dont mon père ne pourrait plus profiter,

à celle qu’il avait lui-même contribué à me donner.

C’est un véritable pèlerinage

qui s’enclenche alors pour :

revisiter,

retrouver,

recontacter chaque pan de mon histoire

et chaque facette de mon individualité

 

à la recherche d’une conscience,

une connaissance

et une confiance

en moi et dans la vie

que je me serais crue

il y a encore quelques années

incapable de retrouver.

J’y ai retrouvé les joyaux précieux

qui la composent,

ceux qui me permettent d’être ici aujourd’hui :

  • Mon goût indéfectible pour l’art et pour la beauté

  • Ma capacité innée de danser pour transformer

  • Ma conscience accrue des composantes de notre Humanité

Ces joyaux que je transmets aujourd’hui

avec honneur et joie

pour accompagner d’autres vies brisées

à recommencer,

d'autres âmes fracturées

à se retrouver

et se recréer une vie pleine et entière :

celle de qui nous sommes,

et de qui tu es en Vérité.

La mort de mon père m’a amenée

à rencontrer les plus grandes souffrances,

 à explorer les confins de la vie

 

pour revenir au centre de la mienne.

Cette année,

j’ai célébré ma 30ième année de vie

en grandes pompes,

dans un lieu dont j'ai rêvé,

entourée de mes proches.

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dans l’équilibre subtil

et perpétuellement renouvelé

des projets qui donnent aujourd’hui

sens à chacune de mes nouvelles journées :

mes propres créations dansées,

l’accompagnement des cérémonies

d’hommages et de célébrations,

et les processus de recréation

offerts à d’autres amoureuses de la vie,

qui comme moi,

ont été traversées par la brèche d’un deuil

qui ne les a pas empêchée,

malgré toute la souffrance,

de faire le choix de se relever,

et de revivre leur vie,

pleinement, amoureusement, en vérité.

Je vis aujourd’hui à Nantes

avec mon fiancé et mon chat,

marquée par les souvenirs

d’un des plus beaux voyages de ma vie

au Japon l’été passé,

Cette histoire a fait écho ?

Offrez-vous le temps de me raconter la vôtre :

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